Catastrophe de l'ERIKA

SEPTEMBRE 2000

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En Juillet et Août, la société Total Fina Elf a procédé au pompage de l'épave de l'Erika. Une opération de grande envergure, expliquée sur leur site web, mais dont les médias se sont finalement peu fait l'écho. En plein été, il était sans doute malvenu d'en parler. Bref, il parait que nous n'avons plus rien à craindre et que tout s'est bien passé: plus une goutte de pétrole dans les cuves d'Erika...
Enfin, l'été est passé et je suis allé voir ce qu'il en était sur la côte. Premier constat, plus aucun chantier polmar: pas un militaire à l'horizon. Je me dis "chouette, le nettoyage est terminé" ! Suis-je bête... Le constat est malheureusement affligeant: je pourrai sans problème reprendre les photos de juillet (et même celles d'avril !) sans que l'on puisse distinguer la moindre différence ! Les rochers sont toujours maculés de taches que la mer ne suffit pas à éliminer. Toutes les installations portuaires, les digues et enrochements du haut de la zone des marées (jusque sur la zone des embruns et plus parfois...) sont toujours souillés.
Dans les flaques captives à marée basse, ce sont les mêmes irisations suspectes, les mêmes coulures noires qui fondent et se répandent un peu plus au moindre rayon du soleil. Si la mer vient brasser le sable, il s'agglutine sur les coulures, formant un magma infect... Dans les fissures, le mélange a durci et forme d'épaisses croutes parfois...
Bref, c'est un cri d'alarmequ'il faut pousser: 9 mois après la catastrophe, le bilan est sévère. Si les plus grosses nappes ont disparu, si les plages sont de "qualité satisfaisante" (en surface du moins...), les roches n'ont pas été nettoyées. Au niveau moyens, c'est 50% du travail qui reste à faire...
Et puis, qui parle encore des 200 000 tonnes de déchets récoltés ?

Novembre 2000